MURIEL,
Dans
le calendrier républicain:
Messidor
Ange du mois:
Muriel
Démon du mois:
Baalbérith
Arbre du mois:
Hêtre
Fleur du mois:
Balsamine
Animal du mois:
Chien
Oiseau du mois:
Ibis
Métal du mois:
Antimoine
Parfum du mois:
Stachys-fetida
Pierre du mois:
Agate qui représente la santé |
Légendes et
traditions
de JUIN
Les herbes de la saint Jean
C'est dans la nuit du 23 au 24 juin que
les sorciers cueillent les herbes de la Saint-Jean dont ils ont besoin pour préparer
remèdes, philtres et maléfices.
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Quelques
herbes magiques
Le millepertuis, ou sang
de saint Jean, protège du tonnerre, chasse le diable et améliore la vue.
La verveine aurait le pouvoir de prémunir contre les cauchemars.
La fougère fleurit à minuit sonnant; elle produit ses graines et les
sème dans l'heure qui suit. Celui qui peut recueillir sa semence avant qu'elle ait
touché terre a le pouvoir de se transporter d'un lieu à l'autre aussi vite que le vent,
de se rendre invisible, et de connaître le présent et l'avenir !
L'épervière, plante du soleil, est employée par les druides pour
chasser les démons
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Les
feux de la Saint Jean !
Du 1er au 21 juin, les jours continuent à augmenter. Du 17 au 25 juin, la durée du jour est sensiblement la même : sol stat, le soleil s'arrête. Nous sommes au solstice d'été. Des fêtes annuelles avaient lieu chez les différents peuples à cette époque de l'année. Aujourd'hui encore, on célèbre par des feux de joie le jour de la Saint-Jean, qui arrive à l'époque du solstice d'été. On allume alors un peu partout, de grands bûchers. Ceux qui veulent se marier dans l'année doivent aller sauter
par-dessus neuf feux différents durant la nuit de la Saint-Jean.
Dans certaines villes ou villages, on brûle sur ce bucher un grand mannequin ou "sorcière".
En Bretagne, derrière la ronde des jeunes gens qui dansent autour du
brasier, on place un cercle de bancs vides, destinés à accueillir les morts qui
souhaiteraient assister à la fête et se distraire un peu de leur monotone éternité.
Partout, on recueille précieusement un tison du bûcher que l'on rapporte chez soi pour
préserver la maison de l'orage !
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Dictons :
Quand il pleut à la Saint-Médard,
Il pleut quarante jours plus tard. A moins que saint Barnabé,
ne lui coupe l’herbe sous le pied.
Les agriculteurs redoutent l'échéance du 8 juin, jour de la Saint-Médard :
Il est bien probable que ce dicton remonte beaucoup plus haut que l'établissement du calendrier grégorien : or, quand on a introduit ce calendrier dans l'usage officiel, on a supprimé, pour une fois seulement, les fêtes de douze saints, ce qui a avancé de douze jours celles de tous les autres saints. La fête de la Saint-Médard tombait donc autrefois vers le 20 juin, jour voisin du solstice d'été. Or, à cette époque de l'année, le soleil occupe pendant quelques jours la même position par rapport à la terre ; la chaleur envoyée par le soleil reste la même durant cette période et, les conditions météorologiques variant peu, on doit supposer que le temps ne changera pas pendant quelques jours. Si donc il pleut à cette époque, la pluie a quelque chance de durée.
Si nos agriculteurs se sont inquiétés aussi vivement de l'influence de saint Médard, c'est, il faut le dire, parce qu'ils redoutent en juin l'abondance des pluies, ainsi que l'attestent certains proverbes agricoles :
Juin pluvieux vide celliers
Et greniers.
Quand il pleut pour Saint-Médard
La récolte diminue d'un quart.
Eau de Saint-Jean ôte le vin
Et ne donne pas de pain.
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Invocations !
Les femmes mariées
dont le mari est brutal ou désagréable peuvent invoquer Sainte-Clotilde
pour en être débarassées.
On invoque Saint-Norbert
pour l'atténuation des douleurs de l'accouchement.
On adresse des
prières à Saint-Landry pour supporter courageusement les maladies
douloureuses.
On invoque Saint-Guy
quand on se trouve en présence d'un chien furieux ou d'un fou.
On adresse des
prières à Saint-Cyr pour donner le goût des études aux enfants
paresseux.
On sollicite par des
prières l'inspiration de Saint-Louis de Gonzague pour le choix d'une
profession. |
Petites
sagesses hongroises !
Il vaut
mieux avoir du pain sec en temps de paix que de la viande en temps de guerre.
Qui accepte un cadeau vend
sa liberté !
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Fêtes religieuses !
Les deux fêtes principales de la religion catholique en ce mois de juin sont la Trinité et la Fête-Dieu.
La fête de la Trinité ne paraît avoir été reçue par toute la France que depuis le commencement du XVe siècle.
L'office qu'on récite en ce jour fut dressé en 920, par Etienne, évêque de Liège ; mais plusieurs papes refusèrent de reconnaître cette cérémonie.
On croit que ce fut le pape Jean XXII qui la fit adopter dans l'église de Rome, au XIVe siècle. Suivant les auteurs ecclésiastiques, les obstacles qui s'opposèrent à l'établissement de la fête de la Trinité tenaient à ce que plusieurs évêques et moines craignaient qu'on ne se méprît sur le sens de cette cérémonie, et qu'on n'oubliât que tout le culte chrétien était fondé sur l'adoration d'un seul Dieu en trois personnes.
La Fête-Dieu ou fête du Saint-Sacrement : Baillet, l'auteur du Livre des Saints, de l'Histoire des fêtes mobiles de l'Eglise, de la Topographie des saints, etc., raconte qu'en 1208, une fille de seize ans, nommée Julienne, religieuse hospitalière aux portes de la ville de Liège, vit en songe la lune en son plein, qui avait une brèche ; elle fut deux ans sans pouvoir expliquer cette vision ; enfin, elle crut comprendre que la lune était l'Eglise, et que la brèche pouvait marquer le défaut de la fête du Saint-Sacrement, qui, en effet, jusqu'à cette époque, n'avait point la manifestation extérieure qu'elle a eue depuis.
Julienne devenue prieure de la maison du Mont-Cornillon, communiqua à des théologiens et à des pasteurs sa pensée, qui fut peu à peu élaborée.
En 1246, l'évêque de Liège, Robert, établit la fête dans son diocèse, et le pape Urbain IV, dans sa suite, l'institua dans toute l'Eglise.
La procession où le Saint-Sacrement était porté dans les rues avec une pompe magnifique, et d'intervalle à intervalle adoré sur les autels des reposoirs ornés de fleurs et de feuillages, fut instituée, suivant l'opinion la plus probable, au XIVe siècle.
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Jours |
Saint(e)s |
Dicton
du jour (ou du mois)
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1 | St-Caprais St-Jouin St-Justin le Philosophe St-Mémoire St-Pamphile St-Porchaire St-Thibaud
| Eau de Juin, Ruine le moulin | 2 | St-Erasme St-Eugène 1er St-Marcellin St-Octobre St-Pontique St-Pothin Ste-Ausone Ste-Blandine Ste-Potomène Ste-Rodane
| Saint-Marcellin, Bon pour l'eau, bon pour le vin | 3 | St-Kevin St-Lifard St-Morand Ste-Clotilde
| À Sainte-Clotilde, de fleur en buisson, Abeille butine à foison | 4 | St-Métrophane St-Quirin Ste-Burienne
| En juin, brume obscure, Trois jours seulement dure | 5 | St-Austrebert St-Boniface St-Dorothée de Tyre Ste-Marcia Ste-Valérie
| Qui en juin se porte bien, Au temps chaud ne craindra rien | 6 | St-Bertrand St-Norbert St-Pétronille Ste-Pauline
| Les bains que prend Saint-Norbert, Inondent toute la terre | 7 | St-Habence St-Mériadec St-Wallabonse Ste-Potamienne la Jeune
| Juin froid et pluvieux, Tout l'an sera grincheux | 8 | St-Médard de Noyon St-Naucrace St-Pacifique Ste-Eustadiole Ste-Mélanie l'Ancienne
| S'il pleut à la Saint-Médard, Il pleut quarante jours plus tard, À moins que Saint-Barnabé, Ne vienne l'arrêter | 9 | St-Ephrem le Syrien St-Félicien St-Prime
| Juin fait pousser le lin, Et juillet le rend fin | 10 | St-Bogomile St-Censure St-Évremond St-Gétule St-Landry Ste-Olive
| Juin, juillet, en fraîcheur, En août, orages et chaleurs | 11 | St-Barnabé, apôtre St-Hérébald
| À la Saint-Barnabé, Fauche ton pré | 12 | St-Gerbaud St-Guy St-Nazaire St-Odulphe St-Olympe St-Onuphre
| Abeilles en mai valent un louis d'or, Abeilles en juin, c'est chance encore | 13 | St-Antoine de Padoue St-Fandile (ou Fandilas) St-Rambert (ou Ragnebert) St-Triphille Ste-Aquiline
| Pour la Saint-Antoine, Les jours croissent comme la barbe d'un moine | 14 | St-Dogmaël St-Elisée St-Rufin St-Valère
| À Saint-Rufin, Cerises à plein jardin | 15 | St-Landelin Ste Bénilde Ste-Eutrope Ste-Germaine Cousin Ste-Yolande
| Si juin fait la quantité, Septembre fait la qualité | 16 | St-Aurélien St-Cyr St-Ilpide St-Similien St-Simplice de Bourges Ste-Lutgarde
| Pluie de Saint-Aurélien, Va durer jusqu'à la fin | 17 | St-Adulphe St-Blitharius (Blier) St-Hervé St-Nicandre St-Raynier
| Soleil à la Saint-Hervé, Fait présager d'un bel été | 18 | St-Amand de Bordeaux St-Florentin St-Léonce de Tripoli Ste-Osanna Andreasi
| Pluie de la Saint-Florentin, Dure jusqu'au lendemain | 19 | St-Gaudence St-Gervais St-Hildegrin St-Innocent du Mans St-Romuald
| Saint-Gervais, quand il est beau, Tire Médard et Barnabé de l'eau | 20 | St-Bain St-Silvère St-Sylvère (ou Silvère) Ste-Florence Ste-Hélène Ste-Hildemarque
| Pluie d'orage à la Saint-Sylvère, C'est beaucoup de vin dans le verre | 21 | St-Aloysius (Louis) de Gonzague St-Engelmond St-Leufroy St-Pélade St-Radulphe de Bourges Ste-Démétrie Ste-Démétrie
| Été bien doux, Hiver en courroux | 22 | St-Alban St-Hesperius St-Paulin de Nole St-Thomas Moore Ste-Rotrude
| À la Saint-Alban, On peut poser ses vêtements | 23 | Ste-Etheldrède (ou Audrey)
| Le sage dit qu'à la Sainte-Audrey, Mieux vaut suer que grelotter | 24 | Jean le Baptiste (naissance de) St-Pharnace St-Rombaud Ste-Raingarde
| La nuit de Saint-Jean, Est la plus courte de l'an.
Prends tes habits légers le 24 juin, Et reprends ceux d'hiver le lendemain.
Les herbes de Saint-Jean, Gardent leurs vertus tout l'an, Avant | 25 | St-Gallican St-Molock (ou Moloag, Murlach) St-Orion St-Prosper St-Salomon St-Sosipatre Ste-Fébronie Sts-Salomon Ier et Salomon III
| Le jour de la Saint-Prosper, N'oublie pas de fumer la terre | 26 | St-Baboléin St-Désert St-Maixent St-Maxence du Poitou St-Vambert Ste-Persévérande
| Qui en juin se porte bien, Au temps chaud ne craindra rien | 27 | St-Cyrille d'Alexandrie St-Fernand St-Herlembaud St-Ladislas Ste-Pome
| Temps de la Saint-Fernand, Chaleur et soleil riant | 28 | St-Heimrad St-Irénée de Lyon Ste-Potamiène
| Le jour de la Saint-Irénée, C'est l'un des plus beaux de l'année | 29 | St-Paul, apôtre St-Pierre, apôtre Ste-Béate Ste-Salomé
| Saint-Pierre et Paul pluvieux, Est pour trente jours dangereux | 30 | Premiers martyrs de Rome St-Bertrand St-Martial de Limoges St-Thibaud Ste-Adile Ste-Clotsende Ste-Érentrude
| Quand Saint-Pierre laisse de la pluie à Saint-Martial, Saint-Martial donne des essaims autant qu'il en faut |
Patron(ne)s et intercesseurs de juin |
1 |
St-Justin le Philosophe |
Conférenciers, philosophes |
1 |
St-Pierre |
Patron des Pêcheurs |
13 |
St-Antoine de Padoue |
Objets perdus, femmes enceintes, pauvres |
15 |
Ste-Germaine Cousin |
Bergers |
17 |
St-Hervé |
Yeux (problèmes occulaires) |
19 |
St-Innocent |
Enfants trouvés |
21 |
St-Aloysius de Gonzague (ou Louis) |
Jeunesse |
27 |
Notre-Dame du Perpétuel Secours |
Patronne des causes difficiles |
L'orage, le tonnerre et conte de Saint Jean
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Quand il éclaire, on dit en Wallonie que le bon Dieu allume sa pipe.
Mais on rencontre dans ce même pays une autre explication moins prosaïque :
Lorsqu'il tonne, le ciel s'entrouvre et l'éclair est formé par la lumière du Paradis se précipitant par la fente.
On pourrait alors jeter par cette ouverture un regard dans le séjour des bienheureux, mais celui qui aurait cette audace serait à l'instant même frappé de cécité.
En Normandie, les petits pêcheurs qui se trouvaient sur la plage ne craignaient pas cependant de regarder le ciel à l'endroit où il était déchiré par un éclair ; quelques-uns prétendaient, par cette fente, voir dans un coin du Paradis la figure de la Vierge.
La cause de la foudre est si mystérieuse et si terrible que Dieu n'a pas voulu la dévoiler, même à ses disciples.
On dit en Franche-Comté que, lorsqu'il instruisit les Apôtres, l'un d'eux eut l'indiscrétion de demander ce que c'était que le tonnerre;
Saint Pierre répondit : « Je vais te l'écrire »
sur quoi Jésus, lui retenant la main, répliqua vivement :
« Arrête, Pierre,
Si l'homme sur terre
Savait ce qu'est le tonnerre,
Il deviendrait cendre et poussière »
Saint Jean, disent les paysans du Puy-de-Dôme, demanda à Dieu la permission de voir le tonnerre :
« Je ne le puis, répondit le bon Dieu, tu mourrais de frayeur »
Saint Jean répliqua qu'il avait vécu au milieu des bêtes sauvages et que rien ne l'avait fait trembler.
Dieu finit par lui montrer ce qu'il désirait;
saint Jean fut foudroyé, et n'en mourut pas, mais toute sa vie il fut atteint du mal caduc(épilepsie), appelé depuis : mal de la Saint-Jean...
Le bon Dieu, voyant que le tonnerre était si effrayant, voulut qu'un éclair précédât désormais le coup pour servir d'avertissement.
On était naguère persuadé que le curé avait le pouvoir de détourner l'orage par des signes accompagnés de prières.
Dans nombre de communes des Hautes-Alpes, au commencement du XIXème siècle, quand le temps était mauvais, on forçait le curé à l'exorciser.
On faisait le plus grand cas du pasteur si ses paroles et ses cérémonies avaient un résultat avantageux.
On le prenait en haine, si par malheur un orage enlevait des terres ou si la grêle détruisait la récolte.
Ces désastres se renouvelaient-ils, il était contraint à quitter le village.
Les pierres éclatées ou taillées, que le vulgaire attribue à la foudre et qui portent des noms en rapport avec cette idée, passent pour garantir du tonnerre les édifices où elles se trouvent ou les individus qui les portent sur eux.
Dans plusieurs pays de France, on a constaté la coutume de placer ces instruments, soit sous les fondations ou le seuil des maisons, soit dans une partie plus apparente de l'édifice, et ceux qui agissent ainsi leur attribuent une vertu analogue à celle des paratonnerres.
Jadis, dans la partie maritime de l'arrondissement de Dinan, beaucoup de gens mettaient des pierres à tonnerre dans leur poche quand le temps était à l'orage et il récitaient cette oraison qui, vers 1880, n'était pas encore complètement tombée en désuétude :
« Pierre, pierre,
Garde-moi du tonnerre ! »
Dans le pays basque, quand un orage éclate, il n'est point de meilleur préservatif que de placer en dehors de la maison un instrument tranchant, hache ou faux, le fil tourné vers le ciel.
Dans la Gironde, on pose extérieurement devant la porte un trépied en fer.
en Poitou, on tourne en l'air les trois pieds d'une marmite.
Les fragments de la bûche de Noël et les tisons des feux de la Saint-Jean et de la Saint-Pierre passent aussi pour mettre à l'abri de la foudre les maisons où ils sont conservés, surtout lorsqu'on les tirent de leur cachette au moment des orages, en prononçant certaines paroles.
La croyance a été constatée tant de fois en France qu'on peut la considérer comme générale.
D'autres actes semblent se rattacher à l'idée que la foudre est conduite par un être vivant que l'on peut effrayer.
A l'approche d'un orage, les faucheurs de l'Yonne faisaient très souvent résonner leur faux, et les vignerons, suspendant leur hottes à des branches, frappaient dessus à coups redoublés avec des échalas.
En Franche-Comté, si, lorsqu'on entend tonner pour la première fois, on se roule par terre en répétant à deux reprises : « J'en ai mangé », on sera préservé de la foudre pour toute l'année.
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